Les Champignons

À la faveur de l’automne... revient la saison des champignons. 

La saison de la cueillette est bel et bien ouverte et promet aux amateurs de ce produit de saison une récolte fructueuse, après plusieurs mois bien arrosés, sauf peut-être dans les Pyrénées-Orientales. 

Bien que cette activité se pratique en pleine nature, il y a plusieurs règles à respecter. Partir la fleur au fusil dans les bois, fait courir un risque d’intoxication ou de verbalisation. Le Limouxin s’est informé et dresse son petit guide pour se lancer dans la cueillette de champignons.

Dois-je demander une autorisation ?

Les forêts privées concernent les trois quarts des bois en France. Si vous comptez vous rendre dans une forêt privée, vous devez demander l’autorisation à son propriétaire. Car contrairement au gibier, les champignons sauvages appartiennent de plein droit au propriétaire du sol. Le Centre national de la propriété forestière précise, par ailleurs, qu’il n’est n’est pas obligatoire d’interdire l’accès par un panneau ou des clôtures. Si vous vous lancez dans une cueillette sans autorisation, vous vous exposez à une amende de 750 euros.

En revanche, en ce qui concerne les forêts publiques, dites domaniales, la cueillette est autorisée sans demande préalable, si « elle reste dans le cadre d’une consommation familiale et si les prélèvements sont raisonnables ». Chaque département est libre de réglementer la cueillette de champignons. Il est donc conseillé de se renseigner.

Puis-je cueillir autant de champignons que je veux ?

Non, il y a une limite. En forêt domaniale, le prélèvement ne doit pas dépasser cinq litres par personne et par jour, soit l’équivalent d’un panier, sauf réglementation locale contraire. La cueillette excessive ainsi que la revente sont formellement interdites et sanctionnées par une amende de 135 euros. 

Dans les bois privés, la limite est fixée à 10 litres (deux paniers). Une récolte supérieure peut être sanctionnée jusqu’à 45.000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement. En cas de circonstances aggravantes (violences, dégradation), la peine peut grimper à 75.000 euros d’amende et cinq ans de prison.

Quels sont les endroits conseillés pour une bonne récolte ?

Une zone garnie en champignons doit avoir été bien arrosée, car pour qu’il y ait une fructification, c’est-à-dire qu’un champignon pousse à l’air libre, il faut qu’il y ait suffisamment d’eau.

Comment savoir si un champignon est comestible ?

Avec près de 30.000 espèces en France, nous vous incitons à la plus grande prudence. 

Il faut que vous sachiez que plus de 400 intoxications aux champignons ont été recensées depuis le 1er juillet 2024. Elles résultent de la confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique ou de la consommation de champignons comestibles en mauvais état, mal conservés ou insuffisamment cuits. Le champignon au chapeau rouge à pois blancs (ou l’amanite tue-mouches pour les initiés) n’est pas le seul vénéneux. 

Pour éviter de telles situations, nous vous adressons plusieurs recommandations : ramassez seulement les champignons que vous connaissez, faites contrôler le champignon par un pharmacien ou une association de mycologie en cas de doute. Et enfin, surtout ne consommez pas de champignons identifiés au moyen d’une application de reconnaissance. 

Quelle est la technique de cueillette recommandée ?

Contrairement aux idées reçues, il faut arracher le champignon en entier, et non le couper. Le pied du champignon contient d’importantes informations (feutre mycélien, forme de la base du pied, morceaux de bois, couleur…) qui permettent son identification. N’oubliez pas pour autant de respecter l’humus, la couche de terre à la surface, essentielle à la vie du champignon. N’enlevez pas de grosses mottes en prenant un champignon et ne retournez pas la terre autour. 

Enfin, ramassez seulement les champignons de taille adulte et en bon état et laissez sur place les plus petits ou ceux qui sont abîmés.