La fête des jumelages à Tourreilles
Dimanche 15 septembre à 11h, le village commémore son jumelage avec les villes de Biure et du Boulou, historiquement liées par le tragique destin de Pierre Bayle, le petit tambour.
La guerre du Roussillon ou guerre des Pyrénées est un conflit qui opposa l’Espagne associée au Portugal et la France révolutionnaire de mars 1793 à juillet 1795.
Né le 2 février 1783 à Tourreilles dans l’Aude, tombé au champ d’honneur le 1er novembre 1794 à Biure en Espagne. Pierre Bayle est le premier et plus jeune enfant de troupe mort pour la France lors de la bataille du Boulou.
Lorsqu’il part de Tourreilles, sur le chemin qui, passant par Magrie, va jusqu’à Limoux, le petit Pierre n’a que 10 ans. Il accompagne son père Jean-Baptiste dit « Grazel », son frère guilhaume de 16 ans et sa mère Marguerite, vivandière, pour rejoindre le 8ème bataillon de volontaires de l’Aude. Il sera élève tambour et perdra la vie à 11 ans face au Mont Roig.
Source : www.pierrebaylelechemindupetittambour.fr
HOMMAGE À PIERRE BAYLE
Lorsqu’on se remémore, dans l’histoire de France,
De hauts faits d’armes auxquels on a la référence,
Il nous vient à l’esprit, parmi les plus connus,
Certains dont la légende porta leur nom aux nues !
Ils ont eu maintes fois, ailleurs, droit de cité,
Aussi donc mon propos n’est pas de les citer
Je ne veux évoquer, dès lors, dans ce village,
Que le sort d’un enfant, tel à la fleur de l’âge,
Mort prématurément, auréolé de gloire,
Pour lequel on a tous un devoir de mémoire !
Selon sa destinée à nulle autre pareille
Ce n’était qu’un enfant, un enfant de Tourreilles,
Ne l’oublions jamais ! Et souvenons-nous en !
Tombé au champ d’honneur, il n’avait que onze ans !
Mais comme dit Corneille, dans Le Cid, c’est inné :
« La valeur n’attend pas le nombre des années ».
C’est donc de Pierre Bayle, ainsi, qu’il est question,
Que l’on exalte ici d’une vive émotion.
L’assemblée, dans ce lieu, en son recueillement,
Par un pieux souvenir transcende ce moment.
Chaque année, en nos murs, nous lui rendons hommage,
C’est devenu un peu comme un pèlerinage
Durant cette journée de commémoration
Pour glorifier ce héros de la nation !
Dès lors, depuis longtemps, son exploit méritoire,
Est gravé à jamais dans les livres d’histoire,
Brandissant fièrement selon toute espérance
Ainsi qu’un étendard l’idéal de la France ! (1)
À Tourreilles ici, de conviction notoire,
Nul ne l’effacera jamais de sa mémoire !
Car sous les ordres du général Dugommier,
A les exécuter il était le premier !
Par son patriotisme, pleinement assouvi,
Il était fort conscient qu’il exposait sa vie !
Avec l’exécution d’une manœuvre intruse,
Constituant ainsi la plus risquée des ruses
Pour berner, dans la nuit, les troupes Castillanes
Au mépris du péril lorsqu’il « battit la Diane » ! (2)
En ayant mise en œuvre cette supercherie,
Afin de couvrir la marche de l’infanterie,
Pour en favoriser ainsi la progression
Avec ses roulements comme ses percussions,
Il avait réussi sa tactique héroïque
Vaillant petit tambour en terre Ibérique !
Mais un éclat d’obus, à l’aube, l’a ravi
A tous ses frères d’armes en lui ôtant la vie…
Sur la place on perçoit l’esprit de la bravoure
Qui flotte dans les airs et puis qui nous entoure
Devant cette statue un sentiment s’éveille
On pense revenir chaque année à Tourreilles …
JP Peytavie
(1) La 1ère République
(2) Jouer du tambour